Evolution des activités
La situation géographique en limite de la plaine champenoise et les ressources naturelles limitées du finage de Le Pavillon Sainte Julie ont orienté les activités des habitants essentiellement vers l’élevage des moutons et l’agriculture.
L’élevage des moutons : jusqu’au début du XXème siècle, l’élevage des moutons était le centre des activités économiques du village.
Une évaluation des ressources en 1876 montre la prédominance des moutons par rapport aux autres animaux : 1065 moutons (soit 4 par habitant), 145 bovins, 54 porcs, 53 chevaux.
En 1930, M. Martinet, le berger communal, regroupait les moutons des fermes du village pour les faire paître dans les friches et les sombres (les jachères).
Vers 1940, le seul élevage commercial était celui des moutons, pour la viande et pour la laine.
Entre 1960 et 1990, des élevages sont apparus, qui n’existent plus maintenant : des volailles (Charles Lutel), des porcs (Guy Jossier puis M. Bruggeman), des chèvres (Michel Delorme, Thierry Vocant), des moutons (Didier Maudoux, Jean Marie Dugré, Michel Delorme), des vers de terre (Bernard Sereduik et Alain Gilles), des abeilles (Joseph Kwasniak, Firmin Hauffcheteder).
Aujourd’hui, il ne reste au village que quelques vaches, chèvres et moutons. Le dernier berger, Jean Marie Dugré, a cessé son activité en 1996.
L’agriculture : Jusqu’au début de XXème siècle, chaque famille produisait pour sa consommation personnelle (pour la famille et pour les bêtes). Les laboureurs (propriétaires exploitants) et manouvriers, le charron et le meunier, représentaient la majorité des activités du village.
On cultivait des céréales, vers 1900, les blés désignaient toutes les céréales panifiables : froment, sarrasin, avoine, orge, seigle (dont la paille servait à faire le toit des maisons), en 1942, la moisson se faisait encore avec des chevaux.
Visitez l’exposition d’outils agricoles : la butteuse, le semoir, le rateau-faneur, la botteleuse, le tarare et divers outils car on travaillait encore beaucoup à la force des poignets !
Aujourd’hui, le blé et l’orge sont les céréales cultivées en grande majorité. On cultivait également des betteraves fourragères, des lentilles, des tournesols, du sainfoin, des endives, du chanvre, de la vigne.
Maintenant on trouve plutôt des betteraves à sucre, du colza, des pois, des oignons, des pommes de terre, de chanvre, de l’œillette, de la luzerne.
Jusque vers les années 60, le cycle d’une année agricole se déroulait ainsi : le labourage en automne / hiver, les semailles de octobre à mars, la fenaison en juin, la moisson en août, le stockage de août à l’hiver, le battage en hiver.
Après la guerre de 1939-1945, les tracteurs ont remplacé progressivement les chevaux de trait.
Vers le milieu du XXème siècle, dans une ferme la mécanisation aidant, une famille pouvait gérer 30 Ha exploités à 60% en céréales et autres cultures ( le restant étant laissé en friche ou sombres).
Le rendement était de 20 quintaux de céréales par hectare dont : 50% de blé (froment, seigle) : dont 40% vendu et 10% réensemencé ; 25% d’orge : pour les cochons ; 25% d’avoine : pour les chevaux et les poules.
Aujourd’hui, dans une ferme, avec des machines performantes un homme peut exploiter une centaine d’ hectares qui produisent 80 quintaux de céréales par hectare.
La bonneterie : Comme beaucoup de communes au nord de Troyes, cette activité était très importante dans le village. Vers 1789, un recensement signalait : 300 habitants, dont 50 laboureurs et 30 bonnetiers.
Il s’agissait généralement de façonniers travaillant pour des entreprises voisines qui assuraient, elles-mêmes, souvent la livraison des matières premières et le ramassage des produits finis.
C’était, pour la plupart d’entre eux, une activité complémentaire à leur métier principal, pratiqué à domicile et ils y faisaient participer femme et enfants (n’oublions pas qu’ à l’origine, il y avait beaucoup de préparation et que les moteurs étaient rares). Par contre, quelques-uns exerçaient à temps complet et avaient alors plusieurs machines réunies dans un même atelier.
L’un de ces ateliers, celui de Georges Benoit subsiste encore (sans production). On connaît d’autres bonnetiers qui travaillaient entre les années 1860 et 1920, il s’agit de Ernest et Savinien Enfroit, de messieurs : Villat, Linard, Thiédot, Raby et Lagogue et combien d’autres encore ?
On désignait les machines utilisées par le terme de métiers à tisser mais il s’agissait en réalité de métiers à tricoter qui permettaient de réaliser non du tissu (chaine et trame) mais du tricot destiné aux bas, aux chaussettes et autres articles de bonneterie, voir le métier circulaire pour bas et chaussettes.
Les brodeuses, à la main évidemment, complétaient et embellissaient les articles . On retrouve les noms de Marie-Juliette Gueux vers 1910 et de Anna Choiselat (qui, plus tard devint Marie ; voir : Les commerces locaux) , elle broda des bas pour la reine d’Angleterre en 1925.
Les autres métiers : le forgeron et son soufflet de forge, le maréchal-ferrant, le relais de poste de 1687 à 1730 (on suppose au 24 rue Royale), les cafés et bar-tabac épicerie vers 1920 au 17 Rue Royale (voir : Les commerces locaux), les cantonniers François Alexandre Laurent (1869), Henri Michot (1911), Numa Fleury (1926), le cabaretier Nicolas Thiédot, le coquetier collecteur d’œufs (avec voiture !) Monsieur Villat (1867), le sabotier Zenon Joseph Michot (1869), le charron Auguste Zéphirin Laurent, le garde champêtre Vital Linard (1911), les fonctions administratives et religieuses (Voir : Les maires et les conseillers).
Quant à Natole (Anatole Villat) vers 1940, il exerçait, à lui tout seul une dizaine de métiers : bonnetier, menuisier, coiffeur, tambour, fossoyeur, jardinier, vitrier.