La mairie école 

Par délibération du 26 mai 1839, Le Conseil Municipal a adopté le projet de construction d’une Maison d’école établi par M. Portet, architecte, et le devis correspondant qui s’élevait à 4.335,74 F. de l’époque. Les travaux étaient prévus du 1er novembre 1843 jusqu’au 1er septembre 1844 mais le certificat de réception est daté du 19 avril 1844 : heureux temps qui voyait les chantiers se terminer plus tôt que prévu ! Sauf que 2 ans plus tard, les travaux des clôtures ont demandé 15 mois pour être achevés et ont coûté 25 % du prix de l’école… 

Mais qu’est donc devenue cette première école ? Car, curieusement, en août 1857, soit 13 ans après, le Préfet écrit au Maire pour lui signaler que les habitants réclament une école !

Et c’est alors que les difficultés commencent.

Il faut dire aussi, que la Conseil Municipal a cueilli des verges pour se faire fouetter en demandant, en août 1850, une subvention pour payer le loyer d’une maison pour faire l’école. La réponse du Préfet est assez sèche : la commune dispose d’une école qui actuellement est affectée à un autre usage ; il n’y aura donc pas de subvention.

Mais que s’est-il donc passé pendant ces 13 ans ? En l’absence de tout témoin de l’époque, essayons d’y voir plus clair :
Le 2 février 1857, le Conseil Municipal (il y a eu des élections entre temps) est embarrassé car il constate :
– que le propriétaire des locaux où est installée l’école ne veut plus louer
– que la classe et le logement de l’instituteur sont séparés
Il envisage donc de louer un autre immeuble plus important, d’où la subvention envisagée ; ou bien de réinstaller l’école dans le presbytère. C’est peut-être là la clé du mystère.

Il faut se souvenir, en effet, qu’à cette époque l’enseignement était souvent assuré par les prêtres et il est vraisemblable que la première école a fonctionné dans le presbytère, ce qui expliquerait les travaux de 1843/44. Puis la laïcisation de l’enseignement a obligé à éloigner l’école de l’église. C’est (peut-être) à ce moment là (vers 1850/1862) que l’école avait lieu dans des locaux aujourd’hui disparus, mais que les plus anciens ont connus, et qui se situait à l’actuel 27 de la rue Royale, chez Bouzy.

Rien n’est donc résolu car la commune n’a pas de terrain pour construire, ayant vendu le terrain sur lequel existait l’ancienne école ; il n’ y a pas beaucoup d’argent dans la caisse et l’Inspecteur d’Académie, ainsi que l’Évêque, sont hostiles à l’utilisation du presbytère (alors que leurs prédécesseurs l’avaient approuvée et financée ; autres temps, autres mœurs). 

Il devient donc urgent de monter un projet, la tâche est confiée à un architecte, M. Garrel, il faut ensuite trouver les financements et choisir le terrain à acheter.
Mais il n’est pas facile dans une petite communauté de convaincre un propriétaire de céder du terrain, fût-ce dans l’intérêt général ; et c’est encore plus difficile quand l’intéressé ne fait pas partie du Conseil.
Pour tenter de contourner cette difficulté, le Conseil sélectionne et propose 5 terrains, et demande au Préfet de choisir !
Il faut quand même cinq ans (du 10 mai 1857 au 15 avril 1862) et trois procès pour que la commune (re)devienne propriétaire du terrain et que les travaux de construction débutent enfin ; heureusement, ce délai a été mis à profit pour effectuer toutes les études et démarches préalables.
Et là, tout va plus vite : les adjudications ont lieu le 1er mai 1862, la construction est menée à bien et le procès-verbal de réception est signé le 3 mars 1864.

Le bâtiment construit, qui va abriter, outre l’école proprement dite, le logement de l’enseignant et la Mairie, est exactement celui que beaucoup d’entre nous ont connu en 1959, à deux exceptions près :
– le campanile prévu n’a pas été construit
– le four du logement de l’instituteur a été démonté

Ces travaux, rondement menés, ont coûté 11.454,71 F. d’après un relevé approuvé par le Conseil Municipal le 5 mai 1864 ; auxquels il faut ajouter 4.500 F. pour les clôtures et la correction de quelques erreurs. Cette somme, qui représenterait maintenant environ 70.000 euros, qui nous parait bien modeste pour une telle réalisation, eu égard au coût actuel des travaux, a néanmoins représenté une lourde charge pour le budget communal.
Pour y faire face, le Conseil Municipal a décidé en 1858 qu’il y aurait une souscription volontaire des contribuables, autrement dit, une augmentation des impôts, augmentation particulièrement conséquente, puisqu’elle a produit 4.000 F. soit 96,8 % du montant annuel des Contributions Directes, à payer par quart pendant 4 ans. Bel effort !

Cette école et cette mairie, tous les plus de 50 ans originaires du village les ont connues dans leur état d’origine, jusqu’à ce que, compte tenu de l’accroissement de la population scolaire, le Conseil Municipal décide, le 27 mars 1959, d’agrandir la salle de classe en y ajoutant une petite aile côté jardin.
En 1978 le Conseil Municipal s’inquiète de la disposition des lieux : la mairie est d’un accès difficile puisqu’elle est située à l’étage et le logement de fonction de l’instituteur est réparti sur les deux niveaux ; profitant d’une disponibilité en 1979 il est donc décidé de modifier la répartition des locaux ; les locaux publics sont installés au rez de chaussée et les locaux privés à l’étage.

En 1984, Le Conseil, prenant en compte l’évolution des effectifs, les méthodes pédagogiques et les normes d’hygiène, décide d’un réel agrandissement du bâtiment permettant d’installer des toilettes et des vestiaires près d’une salle de classe plus spacieuse et d’ajouter des toilettes et une salle d’archives à la mairie ; l’accueil du public lors des permanences des mardis et vendredis se fait maintenant dans de bonnes conditions.