Le monument aux morts 

Le 4 août 1914, les français apprennent que l’Allemagne a déclaré la guerre à la France. Dix jours plus tard, 3.700.000 jeunes français sont au front ; parmi eux, 2.000.000 d’agriculteurs, en pleine moisson ! (voir : L’incidence des guerres)

Le 11 novembre 1918, après la signature de l’armistice dans le fameux wagon de Rethondes, sonne la fin des combats ; il est 11 heures.

Mais, 1.400.000 soldats français ne l’entendront. Ils sont morts.

Treize d’entre eux habitaient notre village.

Leurs noms figurent sur le Monument que la Municipalité de l’époque a fait ériger, au beau milieu du village, pour qu’ils ne tombent pas dans l’oubli.

Le 25 février 1923, le Conseil Municipal accepte le devis de M. Rapin, alors marbrier à Estissac, et décide ensuite de l’acquisition d’une parcelle de terrain jouxtant la cour de la Mairie-École.
Les travaux qui ont coûté 5.494,50 F. (environ 4.500 euros) sont terminés en avril 1924. Le Conseil décide ensuite la pose de la grille pour un coût de 2.100 F. (1.600 euros).
Le 15 juin 1924, a eu lieu une cérémonie religieuse solennelle à la mémoire de ces hommes Morts pour la France, suivie d’une première réunion devant le monument. On n’imagine facilement que l’assemblée était plus dense qu’elle ne l’est de nos jours… 

Mais qui étaient ces jeunes hommes qui, avec leurs familles, constituaient les forces vives de notre village :
– tout juste adulte, comme André Bodié ou Abel Dumay
– fils unique, comme Louis Garnier
– jeune marié, comme Alix Linard
– ou père de famille, comme Jules Mathieu ou Gabriel Martinet
– victime dès le début de la guerre, comme Paul Bodié
– ou au contraire, un mois avant l’armistice , comme Marius Royer

BODIÉ Paul / 03.10.1914 / 34 ans
MATHIEU Jules / 14.05.1915 / 40 ans
GARNIER Louis / 15.06.1915 / 26 ans
DUMAY Abel / 15.06.1915 / 20 ans
CHOISELAT Raymond / 05.10.1915 / 34 ans
BODIÉ André / 17.07.1916 / 19 ans
LINARD Alix / 21.10.1916 / 30 ans
LÉCORCHÉ Albert / 17.04.1917 / 20 ans
CHOISELAT Éloi / 17.05.1917 / 37 ans
SAINTON Maurice / 19.06.1917 / 31 ans
FRANÇOIS Lucien / 01.03.1918 / 21 ans
ROYER Marius / 15.10.1918 / 27 ans
MARTINET Gabriel / porté disparu / 27 ans

Et comme si ça n’était pas encore suffisant, la deuxième guerre a voulu aussi son contingent et a obligé à graver une nouvelle ligne :

DEVILLIERS Roger / 13.05.1940 / 26 ans

Chaque année, le 8 mai et le 11 novembre, la Municipalité invite au recueillement devant le monument aux morts, avec la participation des conseillers municipaux, des sapeurs pompiers volontaires du C.P.I, des enseignants et des enfants des écoles du R.P.I, et des habitants ; afin de célébrer d’une part la capitulation ennemie du 8 mai 1945 et, d’autre part l’armistice du 11 novembre 1918 mais, avant toute chose, la fin de combats meurtriers .
A l’issue de la cérémonie officielle, une réunion amicale permet aux participants de vivre quelques instants conviviaux .
Même si, le temps passant, l’assemblée est moins fournie qu’on pourrait l’espérer, cette présence devant le Monument et donc sur la voie publique était devenue un réel danger compte tenu de l’accroissement de la circulation et aussi, de l’incorrection de quelques usagers de la route .
Le Conseil Municipal, souhaitant préserver la sérénité de la cérémonie, a ordonné des travaux permettant l’accès au Monument, tant par la face Ouest, exposée à la vue des passants, que par la face Est, débouchant dans la cour de la mairie ; le choix de nos ancêtres est ainsi confirmé et les cérémonies peuvent désormais avoir lieu en toute sécurité .
Espérons que la pose, à la même occasion, d’un nouveau marbre portant les noms de tous nos disparus aide à en perpétrer le souvenir .