Les pompiers
D’origine mystérieuse (foudre, volcans etc.) pour les premiers hommes, le feu était craint mais néanmoins convoité, puisqu’il était le meilleur moyen d’éclairer les cavernes, de se protéger pendant les saisons froides, de se défendre contre les bêtes féroces et de préparer des bons petits plats.
On imagine donc facilement que sa possession ait été l’enjeu de bien des batailles à l’époque préhistorique. Le film La guerre du feu nous en donne une idée réaliste.
La découverte de procédés tels que le choc de silex ou le frottement de bois permettant de le provoquer à volonté à naturellement mis l’humanité sur le chemin de l’évolution puisque sa maîtrise a fait découvrir la métallurgie qui a permis de fabriquer des outils de mieux en mieux adaptés.
Tout au long des siècles, son utilisation domestique est restée une préoccupation majeure.
Encore récemment, la construction des habitations était organisée autour de la cheminée, à laquelle les maçons apportaient tous leurs soins, quand une maison tombait en ruine, c’était souvent le dernier élément qui subsistait.
Les actes notariés précisaient bien, dans la désignation des locaux vendus, la présence de chambres à feu.
Les recensements des populations ont longtemps été faits sur la base du nombre de feux d’un village.
Malheureusement quelquefois, des individus mal intentionnés ont utilisé le feu à des fins malhonnêtes, quelquefois aussi, le feu s’échappait malgré les multiples précautions. Dans tous les cas, les dégâts étaient considérables car les matériaux utilisés pour les constructions étaient généralement très inflammables (jusqu’à la fin du 19ème siècle, la plupart des maisons étaient couvertes en chaume ; le dernier toit de chaume du village a disparu vers 1960). Les récoltes longuement entreposées (voir : Évolution des activités) dans les granges et les greniers fournissaient un aliment de choix pour les incendies.
Devant ces catastrophes, les villageois devaient lutter avec des armes dérisoires et, souvent, en étaient réduits à faire la part du feu c’est à dire concentrer leurs efforts sur ce qui pouvait encore être sauvé. Évidemment tout le monde, hommes, femmes de tous âges y compris les enfants participait à la lutte, notamment en organisant une ou plusieurs chaînes de seaux, pour acheminer l’eau tirée de la mare ou du puits voisin. Au bout de la chaîne, l’eau était déversée sur le bâtiment à protéger, puisqu’il n’était pas possible d’approcher le foyer.
Progressivement la lutte contre le feu s’est organisée.
Une compagnie de sapeurs-pompiers a été officialisée sous le second empire, en 1856. Elle était placée sous le commandement du lieutenant Basile Laurent.
La même année, la commune a fait l’acquisition d’une première pompe à bras ; même si elle était uniquement refoulante (il fallait l’approvisionner par les mêmes chaînes à seaux) elle présentait un progrès énorme puisque la pression à la lance, obtenue par l’action de vigoureux pompeurs permettait d’attaquer le feu à distance.
En 1913, pour un devis de 1.763,50 F., soit près de 5.000 euros, la commune investit dans une nouvelle pompe à bras, refoulante évidemment, mais aussi aspirante ! Ce qui permettait aux pompiers (costume d’époque) de puiser directement l’eau des citernes et des mares (voir : L’utilisation de l’eau).
En février 1986, la commune fournissait aux sapeurs-pompiers une moto-pompe plus performante (débit de 45 m³/h. – pression de 10 bars – réserve d’eau de 2.000 litres) dont on souhaite, évidemment qu’ils en aient l’usage le moins souvent possible.
Depuis 2004, la mise à disposition d’un nouveau local, plus vaste que le précédent et d’accès sécurisé, permet une utilisation et un agencement plus rationnels des matériels de lutte contre le feu.
A l’inverse du développement des moyens de lutte, les moyens en personnel ont fondu : Commandée par 13 Chefs de Corps successifs, la compagnie forte de 22 hommes à l’origine, passée à 18 sapeurs en 1913, est aujourd’hui composée de seulement 10 pompiers, néanmoins prêts à intervenir avec diligence, ce qu’ils font d’ailleurs une dizaine de fois chaque année.
Quelques incendies mémorables :
– 9 avril 1873, l’incendie déclaré chez le charron installé entre les actuels 9 et 11 de la rue des Templiers, touche une quinzaine de maisons
– septembre et octobre 1879, deux granges, couvertes en chaume, une bergerie et la maison d’habitation de Désiré Laurent et de Juste Renault partent en fumée
– 1935, en plein après-midi d’un dimanche, un début d’incendie dans les dépendances de l’actuel 7 rue Royale est rapidement maîtrisé grâce au sang-froid de Fernand Trouvé qui, passant par là en sortant d’une partie de cartes au café voisin, utilise des seaux de purin prélevé dans la cour pour noyer le foyer naissant
– 1941, un feu de sapins détruit une bonne partie de la forêt au nord du village, allumé dans le Haut de Chatelat (voir : Lieux-dits et contrées) , il traverse la Tortuelle, le Haut de Fontaine puis saute le CD 31 entre le Champ Pinceux et la Voie Champêtre avant d’aller ravager, quelques jours plus tard, les bois de Savières
– 1943, la grange de l’actuel 49 rue Royale, appartenant à Charles Benoit, brûle complètement
– juillet 1953, à l’emplacement de l’actuel 2 rue des Templiers, dans une écurie où est abrité un cheval, l’imprudence d’un enfant provoque, dans la soirée, un incendie qui aurait pu avoir de lourdes conséquences sans la présence d’esprit de son frère, à peine plus âgé que lui
– 1964, en pleine nuit, les granges situées le long de la rue de la Croix Huchard et dépendant de l’actuel 1 rue Royale s’embrasent ; les appareils de chauffage utilisés dans l’élevage des pintades se sont emballés sous l’effet d’un vent violent ont enflammé le bâtiment. Des flammèches volaient jusqu’au 7 de la rue de la Pavée (seule construction de la rue à cette époque) ; les voisins ont eu chaud !
– 1976, en pleine période de sécheresse, un incendie ravage, durant près d’une semaine, une centaine d’hectares de sapins entre le Pavillon Sainte Julie et Echemines et va jusqu’à menacer Vaudepart. L’intervention de nombreux corps de sapeurs-pompiers, appuyés d’une quantité de bénévoles, ne suffisant pas à le maîtriser, il fallut finalement intervenir avec un bull-dozzer pour créer des coupe-feux.
Volontaires, formés et compétents, les sapeurs-pompiers de Le Pavillon Sainte Julie veillent sur votre sécurité.